Close : la nouvelle pépite de Lukas Dhont !
Présenté au dernier Festival de Cannes en compétition officielle et lauréat du grand prix, "Close", le second long métrage du jeune réalisateur belge Lukas Dhont, arrive sur les écrans, trois ans après son magnifique premier film multiprimé "Girl", une œuvre extrêmement bouleversante qui avait reçu, à juste titre, bien des éloges.
"Close" est doté d'une forte charge émotionnelle, sans jamais tomber dans le pathos.
Lukas Dhont réussit brillamment à faire vibrer notre corde sensible dès le début du film, grâce à différents ingrédients qui en font sa réussite : un casting parfait de «mères» interprétées par Léa Drucker et Émilie Dequenne, toutes deux remarquables,
et grâce au jeu des deux jeunes garçons Léo et Rémi, interprétés par Eden Dambrine et Gustav De Waele.
Le premier est la révélation du film ! Lukas Dhont le découvre dans un train et lui propose de faire du cinéma. Le jeune homme de 14 ans, alors danseur, accepte et l'aventure démarre ! Ce qui a frappé le réalisateur belge chez lui, c’est sa "très forte énergie et sa grande élégance".
Si Gustav De Waele, jeune acteur belge, est moins mis en avant que son partenaire blondinet, il n'en demeure pas moins également une révélation brillante.
Les deux jeunes acteurs incarnent deux amis qui, à l’entrée au collège, vont être confrontés à diverses railleries de la part de leurs camarades de classe à cause de leur amitié pas comme les autres et un peu trop "proche" (d’où l’inspiration du réalisateur pour le titre du film).
Tourné à hauteur d'enfant, "Close" suit les deux garçons de 13 ans, amis à la vie à la mort. Ce drame plein de poésie, traite de la confrontation à "la violence d'être obligés de se conformer à la norme". Face à cette amitié fusionnelle, le regard moqueur et rempli de jugements de leurs copains va pousser Léo à s'éloigner de Rémi afin de mieux coller à "la norme masculine" et pour jouer à des "jeux de garçons" de son âge.
Le film relate avec pertinence, intelligence et sensibilité, les thèmes de l'identité, de la masculinité, directement inspirés de l’enfance du réalisateur.
Il raconte :
"Enfant et adolescent, j'étais très solitaire, j'avais le sentiment de n’appartenir ni au groupe de filles ni au groupe de garçons, comme les personnages de "Close". A l'adolescence, quand les étiquettes arrivent, j'ai eu le sentiment de perdre des amitiés, à cause d'une peur de la physicalité, de la proximité. Parce que le regard des autres voulait me donner une étiquette, j'étais vu comme très efféminé."
"Close" est habité d'une grande délicatesse. Lukas Dhont a l'élégance des non-dits et ne plonge jamais dans le lyrisme, ce qui est une gageure pour un sujet aussi sensible et rarement abordé au cinéma.
Nous sommes très touchés par l'émotion suscitée par le jeu des jeunes acteurs et par un sujet encore malheureusement d'actualité.
"Close" est un film poignant, bouleversant et magnifiquement construit du début à la fin, une vraie pépite qui ne fait que confirmer l'immense talent de Lukas Dhont, après "Girl", qui fait écho aux débuts du réalisateur québécois, Xavier Dolan.
Un réalisateur à suivre de très près !
Sortie en salles le 1er novembre.
Cédric Cilia
